Le projet sport(s)-santé repose sur une recherche pluridisciplinaire menée par des chercheurs issus de deux laboratoires (LGCgE, URePSSS) des universités de Lille et d’Artois. L’objectif est de concourir à l’amélioration des indicateurs de santé de populations vulnérables, notamment grâce au développement d’Activités Physiques et Sportives (APS) et à une connaissance approfondie de leurs conditions et environnement d’existence.
Notre projet s’inscrit dans la problématique des inégalités sociales de santé dépendantes de ressources territoriales en équipements sanitaires et sportifs inégales et d’usages différenciés voire insuffisants des activités physiques et sportives. Ces inégalités touchent particulièrement des populations présentant des signes de vulnérabilités (liées aux conditions de vie, à l’âge, etc.). Depuis plusieurs années, les politiques publiques tentent d’installer des ressources permettant de réguler cette situation et, finalement, de faire disparaître une double peine (sanitaire et sociale). Le développement des activités physiques et sportives représente en la matière un moyen autant qu’une fin pour modifier le destin physique des plus démunis et ainsi améliorer des conditions sociales d’existence. Nous souhaitons dans cette recherche situer la place des APS, des états de santé rapportés aux caractéristiques territoriales (équipements sanitaires et sportifs) sur le territoire du bassin minier, plus particulièrement de la Communauté de Communes Lens-Liévin (CALL). Des protocoles d’interventions seront élaborés à la suite de ces états des lieux.
La CALL est porteuse de nombreux projets cherchant à améliorer les conditions de vie de ses résidents en étant notamment fortement investie dans le domaine du sport et de la santé. Un contrat local de santé avec l’Agence Régionale de Santé (ARS) Hauts-de-France est mis en place pour contribuer à la réduction des inégalités territoriales et sociales de santé et participer aux parcours de santé adaptés aux besoins du territoire. Trois axes stratégiques d’intervention ont été identifiés dont deux s’inscrivent pleinement dans ce projet : promouvoir la santé des enfants et des jeunes d’une part, permettre aux personnes les plus démunies de profiter des ressources de prévention, d’autre part. Selon le projet CISTERRE 2018-2020, la CALL présente un fort indice de vulnérabilité (défaveur socio-économique, pollution, présence de nuisances environnementales) mais possède un fort indice de potentielle résilience (aménités environnementales, offre de soins, politique territoriale en faveur de la santé-environnement) comparativement au sort d’autres communes des Hauts de France. Si la CALL comprend des territoires globalement vulnérables, elle possède a priori suffisamment de ressources pour lutter contre les inégalités environnementales et sociales de santé. Cependant, des inégalités existent au sein de la CALL.
Le but de la recherche est alors d’interroger les paramètres relatifs aux dimensions sportives et sanitaires, d’étudier la pénétration des équipements sanitaires et sportifs à partir de leurs usages afin d’établir des niveaux de corrélation ou de correspondance. Pour ce faire, nous allons interroger ces indicateurs à l’échelle d’une population « de jeunes sujets » de 7 à 11 ans scolarisés dans les écoles en Réseau d’Education Prioritaire (REP/REP+) situées dans les Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville (QPV) afin de tester et d’étudier avec précision leurs activités physiques, leurs activités sportives et leur niveau de condition physique. Ce choix s’explique pour deux raisons : peu d’études portent sur la caractérisation des pratiques physique et sportive de ces jeunes sujets vulnérables et moins de 10% des études interventionnelles en milieu scolaire ont été réalisées auprès d’enfants de quartiers défavorisés depuis dix ans (Kriemler & al., 2011).
L’enquête repose donc sur l’établissement de situation des trois QPV ciblés et choisis grâce à une consultation de banques de données ouvertes ou fermées. Nous administrerons des questionnaires dans les écoles REP/REP+ (CE1 à CM1) suivies. Nous réaliserons des tests de condition physique dans les écoles présentant des taux de pratique physique et/ou sportive inquiétants. Ces travaux aboutiront à la sélection d’établissements scolaires aux caractéristiques choisies alarmantes. Ces lieux d’expérimentation seront comparés à une école aux caractéristiques éloignées voire opposées.
Des chercheurs en sociologie des APS (SHERPAS-URePSSS, Université d’Artois), en santé environnementale (LGCgE, Université de Lille) et en physiologie (APMS-URePSSS, Université de Lille) unissent leurs compétences pour mener à bien ce projet.
Composition de l’équipe
Porteurs
Nathalie Jelen, Maîtresse de conférences, URePSSS - Sherpas, ULR 7369, Université d’Artois
Florent Occelli, Maître de conférences, LGCgE, ULR 4515, Université de Lille
Georges Baquet, Maître de conférences, HDR, URePSSS - APMS, ULR 7369, Université de Lille
Membres de l’équipe
Elise Decorte, Doctorante, URePSSS - Sherpas, ULR 7369, Université d’Artois
Williams Nuytens, Professeur des universités, URePSSS - Sherpas, ULR 7369, Université d’Artois
Caroline Lanier, Maîtresse de conférences, LGCgE, ULR 4515, Université de Lille
Annabelle Deram, Professeure des universités, LGCgE, ULR 4515, Université de Lille
Damien Cuny, Professeur des universités, LGCgE, ULR 4515, Université de Lille
Serge Berthoin, Professeur des universités, URePSSS – APMS, ULR 7369, Université de Lille
Deux voire trois MASTER Recherche
URI/Permalink: